Alimenter sans concentrés : l’influence d’une diminution des concentrés sur la santé et les performances de vaches laitières biologiques Suisses
Le tiers de la production mondiale de grain est utilisé pour alimenter le bétail ce qui entre en concurrence directe avec l’alimentation humaine. En Suisse, l’autosuffisance en production biologique de grain est en diminution et l’importation de grain pour l’alimentation animale est souvent faite au détriment de la forêt tropicale.
Pour pallier à l’importation de grain, une étude a été effectuée sur les effets d’une diminution des concentrés sur la santé, la fertilité et les performances de vaches laitières biologiques. Il est à noter que les normes biologiques Suisses permettent un maximum de 10 % de concentré dans la ration. Parmi les 69 fermes qui ont participées au projet, 57 % des troupeaux étaient de race Suisse Brune, 26 % Fleckvieh, 5 % Holstein et 12 % autres races. Dans ce projet, 4 groupes distincts ont été formés afin de tester différents pourcentages de concentré dans la ration soit :
Groupe 1 : Abandon total des concentrés
Groupe 2 : Diminution des concentrés à un maximum de 5 % de la MS totale
Groupe 3 : Conserver le 10% de concentré maximum permis par les normes biologiques de Bio Suisse
Groupe 4 : Continuer une alimentation qui ne comporte aucun concentré
Les caractéristiques des groupes sont présentées dans le tableau 1.
Tableau 1. Sondage des fermes participant au projet
Groupe 1 |
10 |
18,4 |
17,4 |
3,7 |
278 (4,3%) |
Groupe 2 |
34 |
22,8 |
19,5 |
3,7 |
369,7 (5,7%) |
Groupe 3 |
16 |
23 |
21,4 |
3,6 |
594,9 (9,2%) |
Groupe 4 |
9 |
20,5 |
16,5 |
3,6 |
16,1 (0,3%)* |
Toutes les fermes |
69 |
21,9 |
21,9 |
3,6 |
362,6 (5,6%) |
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*Troupeaux avec aucun concentré mais utilisant du son de blé dans la ration.
Les résultats de cette étude ont démontré aucun effet négatif sur la santé, la fertilité et sur l’intervalle de vêlage. Seul un léger déficit énergétique dans les cent premiers jours de la lactation a été noté. La réduction moyenne de concentré évaluée est de l’ordre de 24 % de la matière sèche consommée soit 88 kg de MS par vache par année. Au niveau de la production laitière, les composantes (gras, protéine) ainsi que l’urée sont demeurées stables et une légère diminution de lait soit 0,1 kg/vache/jour a été observée. Finalement, une réduction des risques d’acidoses à suivi la diminution de concentré.
Référence : « Feed no Food - influence of minimized concentrate feeding on animal health and performance of Swiss organic dairy cows » - p.133 des Actes de la 2e conférence IFOAM sur l’élevage biologique